Paris, Galerie de l’Europe : exposition « Feu » de Francesca Piqueras du 1er au 26 sept 2021

Avec son exposition « Feu » la photographe Francesca Piqueras poursuit son projet artistique sur le rapport de l'homme à la nature et nous invite, sans moralisme, à une réflexion salutaire.


Second volet d’un projet artistique sur les éléments fondamentaux entamé en 2018, Avec son exposition « Feu » la photographe Francesca Piqueras poursuit son projet artistique sur le rapport de l'homme à la nature et nous invite, sans moralisme, à une réflexion salutaire. est, comme toute les séries de Francesca Piqueras, un travail avant tout métaphorique sur le rapport de l’homme à la nature. Après la pierre et l’eau de “Movimento”, la photographe nous plonge maintenant au cœur d’un brasier, qui n’est autre que celui de l’âme humaine. Nominée pour le prix Pictet 2021, cette nouvelle série est à découvrir Galerie de l’Europe en juin et en septembre 2021.

Francesca Piqueras nous a donné à voir au fil de huit séries la sublime agonie des cargos échoués et des architectures maritimes abandonnées, titans d’acier et de béton dévorés par la rouille, les vagues, et digérés par les flots. Puis, elle nous a montré les blessures infligées à la pierre des montagnes de Carrare, amputées de siècle en siècle pour en extraire le marbre, et l’assujettissement des eaux du fleuve Jaune, que l’on empri-sonne dans le béton des barrages pour s’en approprier l’énergie. Avec « Feu », la photographe pousse plus loin son questionnement sur notre rapport à la nature, en pointant son objectif sur un élément dont la domestication par nos ancêtres, il y a un million d'années, signe l’origine d’un destin en rupture avec les autres espèces. Age de bronze, âge de fer, révolution industrielle : les grands tournants de l’histoire humaine sont marqués par l’utilisation du feu pour forger des objets et des armes, pour fabriquer et animer des machines.

Retour de flamme
Pour cette nouvelle série, Francesca Piqueras a adopté plusieurs points de vue. Elle a capté la danse fascinante, envoûtante et mystérieuse des flammes, avec des images à en brûler la rétine, prises dans un camp
d’entraînement pour pompiers où l’on fait jaillir le feu d’arbres métalliques couvert de becs de gaz. Elle a saisi l’incandescence orangée du métal en fusion dans une aciérie où l’on fond la matière première récupérée sur des machines mises au rebut pour la transformer en barres d’acier qui, à leur tour, serviront à la fabrication d’autres objets et d’autres machines. Elle est également allée au contact d’incendies de forêts, nous offrant des photographies qui ne manquent pas d’évoquer les “mégafeux” qui ont ravagé la Californie, l’Amazonie ou l’Australie.
Avec cette nouvelle série, Francesca Piqueras nous confronte à la symbolique du feu qui, selon la mythologie, fut déro-bé aux Dieux par Prométhée pour en faire don aux hommes. Un cadeau qui instilla en eux la raison et la déraison, la soif de connaissance et l’hybris, cette ivresse de la démesure. Comme un retour de flamme, un million d’années après qu’Homo erec-tus ait appris à frapper les silex pour en faire jaillir des étincelles, l’excès de gaz de combustion que nos activités relâchent dans l’atmosphère terrestre menace de faire flamber notre planète.

Bio
Francesca Piqueras est une artiste française d’origine italo-péruvienne née à Milan (Italie) de parents artistes, amis de Marcel Duchamp, Man Ray et Salvador Dali.
Elle commence à photographier dès l’âge de treize ans, étudie l’Histoire de l’Art et le Cinéma à Paris et entame une carrière de monteuse sur de nombreux longs métrages.
Elle commence à exposer ses photo-graphies à partir de 2007. D’abord des séries en noir et blanc centrées sur l’univers urbain, puis elle passe à la couleur en 2009 et débute un projet sur les artefacts marins.
Marquée par « Deserto Rosso », de Michelangelo Antonioni, elle affirme au fil de ses expositions annuelles sa vision atypique d’une archéologie industrielle contemporaine. Elle réalise ainsi huit séries sur les architectures marines abandonnées. A partir de 2018 elle entreprend un nouveau projet centré sur les éléments fondamentaux.
Exposée en France, en Italie et aux Etats-Unis, l’oeuvre de Francesca Piqueras rencontre l’adhésion d’un large public. “Feu”, sa dernière série, est nominée au prix Pictet 2021. .

Info+

europegalerie55@gmail.com
+33 (0) 1 55 42 94 23
+33 (0) 7 78 04 35 12

Galerie de l’Europe, 55 rue de Seine dans le 6ème arrondissement à Paris, entre l'Église Saint-Germain des Prés, le Carrefour de l'Odéon et le Pont des Arts.

Ouverte du mardi au samedi, de 10h 30 à 13h et de 14h à 19h. La galerie est fermée jusqu'au 31 août 2021

Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 16 Aout 2021 à 14:41 | Lu 272 fois
Pierre Aimar
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